5 femmes contribuant au mouvement antispéciste

En cette semaine de l’implication féminine, le FEDJA a voulu mettre de l’avant les femmes ayant contribué et milité pour la défense des droits des animaux. Bien que nous pouvons penser que le féminisme et l’antispécisme sont deux mouvements n’ayant pas de liens étroits, au contraire, ils se sont construits dans un parallèle bien présent. Ce sont les femmes qui ont en majorité contribué au mouvement de la défense des animaux et représente la grande partie des personnes militantes pour celui-ci. Rendons alors hommage à ces merveilleuses femmes qui ont consacré ou consacrent activement leur vie pour ceux qui ne peuvent le faire pour eux-mêmes.

Ingrid Newkirk

Source : https://www.ingridnewkirk.com/

Née à Surrey, en Angleterre, en 1949, Ingrid Newkirk est une militante des droits des animaux et la co-fondatrice de la plus grande organisation mondiale de défenses des animaux, PETA (People for the Ethical Treatment of Animals). Elle a travaillé pour l’État du Maryland comme shérif adjoint ayant reçu le plus haut taux de réussite dans la condamnation des agresseurs d’animaux. Ingrid était également directrice des enquêtes sur la cruauté et elle a travaillé pour la Commission de la santé publique de l’État de Washington comme chef du contrôle des maladies animales. Sous sa direction, l’État de Washington à adopté une loi pour la création d’une clinique de stérilisation dans le but d’éviter une surpopulation d’animaux vivant dans les rues ou dans des refuges puis qui finissent par se faire euthanasier, car ils n’ont pas pu trouver de familles. On a pu voir sa participation dans plusieurs avancées faite pour la cause animal dont dans l’arrestation pour cruauté animal d’un américain qui faisait des expérimentations sur les animaux dans un laboratoire, dans l’adoption de la première loi anti-cruauté à Taiwan, dans la fermeture d’un laboratoire du ministère de la défense aux États-Unis causant des blessures aux animaux, etc. On a également pu la voir à la tête de nombreuses campagnes contre la maltraitance animale.[1]

Il s’agit d’une organisation mondiale s’opposant activement au spécisme, soit l’idéologie plaçant les être humains au-dessus des animaux ou considérant une espèce d’animal supérieure à une autre, et travaillant sur une variété de problèmes liés à la cause animal. Leur mission se concentre davantage sur les plus grands domaines d’instrumentalisation des animaux, c’est-à-dire, l’industrie alimentaire, l’expérimentation des animaux dans les laboratoires, le commerce des vêtements et le domaine du divertissement. [2] Depuis 1980, PETA œuvre à travers l’éducation du public, la recherche, la législation, les campagnes de protestation et plus encore dans le but de partager le message de l’antispécisme selon lequel les animaux ne nous appartiennent pas, ils ne sont pas à notre disposition et ils méritent que leurs intérêts soient considérés dans la société puisqu’ils ont eux aussi des droits et une capacité de ressentir la souffrance. Selon cet organisme, la cruauté envers les animaux est un problème grave de notre monde auquel il importe de s’attarder. [3]

En plus de son dévouement dans l’organisation mondiale PETA, Ingrid Newkirk est l’auteur de nombreux livres sur différents sujets concernant la cause animale. Elle a écrit en collaboration avec Gene stone le livre Animalkind: Remarkable Discoveries About Animals and Revolutionary New Ways to Show Them Compassion dans lequel ils présentent les découvertes sur les animaux montrant qu’ils sont des être intelligents, conscients et empathiques en plus d’expliquer les moyens permettant d’éviter leur instrumentalisation dans la société actuelle.[4]

Melanie Joy

Source : https://www.instagram.com/drmelaniejoy/

Diplômée de Harvard, en psychologie, Melanie Joy se spécialise dans les relations, la communication et la transformation sociale, ce qui implique la transformation de la façon dont nous traitons les animaux avec un point de vue lié à la psychologie.[5]

Elle est surtout connue dans la sphère de la défense des animaux pour avoir fondé l’organisation internationale Beyond Carnism qui se concentre à exposer et déconstruire l’idéologie du carnisme, soit ce qui nous conditionne à manger certains animaux plutôt que d’autres. C’est par la sensibilisation et l’éducation que l’équipe de cet organisme tente d’y parvenir, car la majorité des personnes qui mangent des animaux ignorent les conséquences de ce mode de vie, donc c’est en connaissant la vérité sur ce système de croyance qu’est le carnisme que les individus vont pouvoir faire un choix alimentaire éclairé.[6] Melanie Joy et son organisation Beyond Carnism ont créé le Center for Effective Vegan Advocacy (CEVA) dans le but de former les défenseurs des droits des animaux, soit les personnes physiques, mais également les organisations végétaliennes, afin qu’elles deviennent plus efficaces dans leur plaidoyer végétalien dans le but d’accroitre son impact dans le monde.[7] Beyond Carnism fait aussi des présentations et des ateliers pour l’éducation sur ce sujet.

Melanie Joy est l’auteure de plusieurs théories révolutionnaires qui ont aidé à comprendre et expliquer la raison pour laquelle les individus ont des comportements pouvant non seulement nuire aux autres humains, mais aussi aux animaux, à l’environnement et à eux-mêmes. C’est avant tout cette femme qui a mis de l’avant le concept de carnisme à la base de son organisation internationale Beyond Carnism et dont elle fait l’analyse dans son livre Why We Love Dogs, Eat Pigs and Wear Cows.[8]

Aph Ko

Source : http://www.blackvegansrock.com/blog/2016/1/8/feature-aph-ko

Titulaire d’un baccalauréat en études féminines et de genre et d’une maîtrise en communication et études culturelles, Aph Ko est une théoricienne et une productrice indépendante de médias numériques.[9] Elle est l’auteur du livre Racism as Zoological Witchcraft: A Guide to Getting Out dans lequel elle tente de déconstruire le cadre maintenant les militants dans leur lutte contre leurs oppressions et comment les notions suprématistes blanches d’animalité et de race existent à travers la consommation et l’exploitation des animaux. On peut aussi voir sa collaboration dans le livre Aphro-ism: Essays on Pop Culture, Feminism, and Black Veganism from Two Sisters dont elle est co-auteure et dans lequel il est sujet des enchevêtrements de race, d’espèce et de genre. Dans ce livre, elle explique le lien entre l’oppression des humains, surtout par le racisme, et l’oppression des animaux.[10]

“Animal’ is a category that we shove certain bodies into when we want to justify violence against them, which is why animal liberation should concern all who are minoritized. As long as animals are oppressed, as long as ‘animal’ means something degrading, we will never be set free.”

Aph Ko, Aphro-ism: Essays on Pop Culture, Feminism, and Black Veganism from Two Sisters

Aph Ko est surtout connue pour avoir été la première à écrire un article répertoriant des personnes véganes faisant partie de la communauté noire, soit 100 Black Vegans. Son but était de donner plus de visibilité aux végétaliens noirs faisant un travail qui méritait d’être connu du public et pour déconstruire l’idée préconçue dans notre société que le véganisme est pour les personnes « blanches ». Suite à cela, elle a décidé de fondé Black Vegans Rock, une plateforme regroupant différents végétaliens noirs du monde entier et visant à les mettre en lumière chaque jour.[12]

Dr. Charu Chandrasekera

Source : https://www.pcrm.org/about-us/staff/charu-chandrasekera

Charu Chandrasekera est détentrice d’un doctorat en biochimie et biologie moléculaire de l’Université de Calgary, au Canada, en plus d’une formation spécialisée en biochimie moléculaire cardiovasculaire. Au cours de recherches antérieures sur les maladies humaines, elle a pratiqué sur des modèles animaux, mais elle a réalisé que les animaux sont inefficaces pour tester les maladies humaines, car ils ne réagissent pas de la même façon, donc il est impossible de recréer précisément la maladie humaine chez un animal, et ce, peu importe les méthodes de recherches rigoureuses à ce sujet. Suite à cette prise de conscience, elle a décidé de rejoindre le Physicians Committee afin de sensibiliser sur l’inefficacité des méthodes animales et encourager l’utilisation de méthodes humaines pertinentes pour la recherche biomédicale fondamentale.[13]

Un changement de paradigme s’impose, car selon elle, le modèle animal par excellence pour la recherche est l’être humain et non l’animal non humain. Elle fait la promotion de nouveaux cadres de recherches se basant sur des méthodes alternatives à celles des tests sur les animaux et soutient qu’il est davantage bénéfique d’utiliser des méthodes in vitro, ex vivo, in vivo et in silico basés sur l’humain.[14]

De plus, elle est fondatrice du Canadian Centre for Alternatives to Animal Methods (CCAAM) étant le premier et unique centre au Canada destiné exclusivement aux alternatives des méthodes d’expérimentation animales.[15]

Carol J. Adams

Source : https://www.instagram.com/cja_from_dallas/

Carol J. Adams est une avocate de profession et elle travaille pour la justice sociale contre la violence domestique, l’itinérance, le racisme ainsi que la violence contre les animaux non humains. C’est une grande féministe et militante pour les droits des animaux en plus d’être très impliquée dans la lutte contre la violence domestique. Elle a écrit de nombreux livres sur le sujet dont Woman-Battering en 1995 et elle a même lancé une ligne d’assistance téléphonique pour les femmes battues avec son conjoint dans le nord de l’État de New York. Par son implication dans la cause de la violence contre les femmes et celle contre les animaux, elle en est venue à faire un lien entre les deux. On peut voir l’existence de ce lien dans un de ses articles « Woman-Battering and Harm to Animals »,  dans The Carol J. Adams Reader expliquent la raison pourquoi les agresseurs font du mal aux animaux.[16]

Cette féministe-végétalienne est davantage connue pour avoir écrit le livre The Sexual Politics of Meat: A Feminist-Vegetarian Critical Theory, en 1990, dans lequel elle approfondie la relation entre les valeurs patriarcales de la société et la consommation de viande avec les théories du féminisme, du végétarisme, de la défense des animaux, etc. Elle y explique également le concept de « référent absent » comme quoi on cache la violence faite aux animaux dans la consommation de viande dans le but de protéger la conscience des personnes qui en consomment et construire l’idée qu’un animal est immatériel étant à la disposition des humains pour satisfaire leurs besoins égoïstes. On sépare alors l’animal de la viande pour ne pas l’associer à un être vivant.[17]

Pour finir…

Évidemment, ces femmes ne sont pas les seules ayant contribué au mouvement de la défense des animaux et il en reste de nombreuses à découvrir. Soutenons-nous les femmes ensembles, mais avant tout et plus largement, soutenons les êtres vivants incluant les êtres animaux non humains!


[1] PETA. « Ingrid Newkirk », 2022, en ligne : <https://www.ingridnewkirk.com/> [consulté le 31 janvier 2022].

[2] PETA. « About PETA », 2022, en ligne : <https://www.peta.org/about-peta/> [consulté le 31 janvier 2022].

[3] PETA. « Our story », 2022, en ligne : <https://www.peta.org/about-peta/learn-about-peta/> [consulté le 31 janvier 2022].

[4] PETA. « About the book », 2022, en ligne : <https://headlines.peta.org/animalkind-book-newkirk-stone/> [consulté le 31 janvier 2022].

[5] MELANIE JOY. « About », 2021, en ligne : <https://www.melaniejoy.org/about> [consulté le 1er février 2022].

[6] BEYOND CARNISM. « Who are we », 2022, en ligne : <https://carnism.org/who-we-are/> [consulté le 1er février 2022].

[7] BEYOND CARNISM. « Center for Effective Vegan Advocacy », 2022, en ligne : <https://carnism.org/what-we-do/center-for-effective-vegan-advocacy/> [consulté le 1er février 2022].

[8] MELANIE JOY, préc., note 5.

[9] BLACK VEGANS ROCK. « Aph Ko », 2020, en ligne : < http://www.blackvegansrock.com/blog/2016/1/8/feature-aph-ko> [consulté le 2 février 2022].

[10] BLACK VEGANS ROCK. « About Aph Ko », WordPress, 2020, en ligne : <https://aphko.wordpress.com/> [consulté le 2 février 2022].

[12] BLACK VEGANS ROCK. « About Black Vegans Rock », 2020, en ligne : <http://www.blackvegansrock.com/about> [consulté le 2 février 2022].

[13] PHYSICIANS COMMITTEE FOR RESPONSIBLE MEDICINE. « Charu Chandrasekera, PhD », 2022, en ligne : < https://www.pcrm.org/about-us/staff/charu-chandrasekera> [Consulté le 3 février 2022].

[14] Id.

[15] CENTER FOR CONTEMPORARY SCIENCES. « Charu Chandrasekera », 2020, en ligne : < https://contemporarysciences.org/team/10> [Consulté le 3 février 2022].

[16] CAROL J. ADAMS. « About Carol », 2018, en ligne : <https://caroljadams.com/cja-bio&gt; [consulté le 4 février 2022].

[17] CAROL J. ADAMS. « Sexual Politics of Meat », 2018, en ligne :  <https://caroljadams.com/spom-the-book&gt; [consulté le 4 février 2022].

Publié par

Comité composé d'étudiant.e.s en droit de l'Université de Montréal ayant pour mission de sensibiliser la société aux enjeux moraux et juridiques concernant les êtres animaux.

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